Le Mage, grand érudit des sciences du ciel,
et expert en symboles mathématiques,
profitait d'une belle nuit d'hiver
pour observer un croissant de Vénus au télescope.
Sa vie s'était écoulée
dans l'au-delà des livres et des pensées.
A l'automne de son existence,
il peinait encore à donner un sens au cosmos.
Une abeille aventureuse, égarée pour un soir,
cherchait un abris de fortune.
Depuis toujours elle avait butiné au hasard,
recueillant le savoir des fleurs,
pour le bonheur de son essaim,
des plantes et des mammifères qui s'en nourrissent.
Le mage, au bord des larmes,
s'échinait à mesurer le diamètre de Vénus,
quand l'abeille épuisée
vint se blottir a creux de l'objectif.
Le télescope étant réglé sur l'infini,
et l'abeille insouciante,
leur nuit s'écoula dans l'ignorance de l'autre,
Chacun à un bout de la lunette.
Les grands cèdres alentours en frissonnaient d'angoisse.
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